Bilans de médication (4/4) : le temps du suivi
Après l’entretien conseil, s’ensuit un suivi du patient et de l’observance, qui constitue la dernière étape du bilan partagé de médication. (suite…)
Préparation des piluliers en officine : tout reste à faire pour le domicile
La plupart des personnes âgées préparent elles-mêmes leur traitement au domicile, relève l’étude IPOP, menée par le service ICAR et soutenue par le laboratoire Teva, auprès de 905 patients âgés de plus de 65 ans se présentant dans des officines avec une ordonnance de plus de 3 médicaments. Cette étude est parue dans La Lettre du pharmacologue dans son édition du second semestre 2016.
Ainsi, 85 % des personnes suivies ont indiqué préparer elles-mêmes leur traitement alors qu’une tierce personne n’intervient que dans 12,3 % des cas. Le pharmacien ne participe à cette préparation que pour seulement 2,21 % des patients. Ce qui laisse un vaste et libre champ pour la préparation à l’officine des traitements dans des piluliers ! D’autant plus que la même étude montre que les médicaments sont parfois oubliés dans près de la moitié des cas (45 %).
Mais nombre d’officinaux ne souhaitent pas s’y investir et préfèrent laisser ce soin au patient lui-même ou à son entourage : ce service serait délivré gratuitement ou pourrait l’être au mieux au tarif hebdomadaire de 5 euros. Certains pharmaciens vont d’ores et déjà plus loin et proposent un suivi exhaustif en se rendant au domicile du patient, pour une prestation facturée de 10 à 15 euros par semaine. Cela comprend, outre la préparation du pilulier, un bilan médicamenteux, un tri dans l’armoire à pharmacie… Et cela vaut le coup d’y passer un peu de temps : selon la même étude, seulement 7 patients sur 10 savent à quoi leur servent les médicaments qu’ils prennent.
A qui et comment proposer la PDA à l’officine ?
Le laboratoire de génériques Mylan met actuellement à disposition des pharmacies un guide pratique sur la préparation des doses à administrer (PDA). Ce laboratoire, qui propose des conditionnements de médicaments en flacons et en blisters unitaires, spécifiques à cette activité de production, incite les officines au développement de la PDA tant automatisée que manuelle.
Mais comment proposer ce service à l’officine ? Et d’abord à qui ?
Concernant la PDA destinée au domicile, le guide recommande de la proposer en particulier à ceux pour lesquels les risques d’inobservance sont élevés, à savoir les patients âgés, polymédiqués (plus de 5 molécules par jour), désorientés (dépressifs, psychotropes), ayant un traitement complexe, atteints d’une maladie silencieuse (HTA, diabète, dyslipidémie), pour lesquels le respect des horaires de prise est très incertain et/ou le risque d’oubli est élevé, dont l’arrêt du traitement peut provoquer un effet rebond (bêtabloquants, psychotropes) et encore greffés. Une approche attentive de ces profils de patients révèle qu’ils sont assez nombreux à l’officine.
Les conjoints ou enfants d’un patient au domicile sont également concernés par cette proposition de service, de même que les voisins, amis ou aidants à domicile.
Les infirmiers seront informés de la possibilité d’un recours à la PDA, surtout s’ils préparent eux-mêmes des piluliers (ce qu’ils rechignent parfois à faire faute de temps).
Dans son document, Mylan préconise donc d’identifier les professionnels de santé travaillant à proximité de l’officine et de les informer de ce service, par exemple en les contactant directement par téléphone. Des outils de communication, comme des vitrophanies, sont mis à disposition, ainsi que des argumentaires à remettre au patient. Il est recommandé d’exposer un pilulier pour concrétiser ce service et également d’annoncer son coût ! Celui-ci pourrait s’établir entre 3 et 5 euros par semaine.