Lister les médicaments administrés à un patient âgé et analyser la présence de risques encourus. Voilà au moins une action concrète que peuvent mettre en place les officinaux pour lutter contre les effets indésirables médicamenteux chez la personne âgée. C’est notamment ce que propose la Haute Autorité de santé (HAS) dans le document d’une douzaine de pages mis en ligne le 28 octobre sur son site Internet et intitulé « Comment améliorer la qualité et la sécurité des prescriptions médicamenteuses chez la personne âgée ? »
Parmi les différentes pistes envisagées par la HAS, la constitution d’une « liste complète et actualisée des médicaments pris, ou arrêtés, y compris en automédication, et les analyser ». L’autorité de santé relève que cette liste peut être difficile à établir en raison de l’existence de plusieurs prescripteurs. De surcroît, il n’existe pas actuellement de dossier médical partagé par les prescripteurs et les équipes de soins. Mais de par sa position centrale dans le système de santé, le pharmacien peut établi cette liste sans difficulté.
Elle consiste à recenser les ordonnances émanant de différents prescripteurs et les traitements d’automédication, en s’appuyant notamment sur le dossier pharmaceutique (DP). « Cela concerne surtout les seniors qui sont amenés à bouger, qui ont plusieurs médecins et pharmaciens du fait de leurs déplacements », estime Christophe Trivalle, médecin gériatre à l’hôpital Paul Brousse (Villejuif). Les patients âgés et polypathologiques se déplacent peu. Mais ces derniers, souligne la HAS, peuvent ne plus être en mesure de faire le lien entre les prescriptions ou de fournir un état complet et exact des traitements en cours.
« Si la liste exhaustive des traitements était imprimée à l’officine et transmise par le patient, son entourage ou un référent, nous gagnerions en temps et en sécurité. Il arrive en effet que nous n’ayons pas connaissance d’un collyre prescrit par l’ophtalmologue parce qu’il ne figure pas sur l’ordonnance du médecin traitant », indique le gériatre. La démarche officinale se justifie d’autant plus, selon lui, par le manque de praticité de la consultation du compte AMELI du patient.
Seconde étape qui relève notamment de l’officine : la recherche de redondances et d’éventuelles interactions médicamenteuses. L’analyse des ordonnances doit permettre de vérifier que les doses sont adaptées à l’âge et à la fonction rénale et que les durées de prescription sont conformes, en particulier pour les inhibiteurs de la pompe à protons, les benzodiazépines, les antidépresseurs, les antiagrégants plaquettaires et les statines.
C est bien ou ça pourrait marcher qiand il s agit d une officine. Quand les patients sont aussi nomades avec les pharmaciens qu avec les médecins, que se passe t il?