Previscan, valsartan et traitement des dyslipidémies ont fait l’objet ces derniers jours d’informations émanant des autorités de santé.
Fin programmée du Previscan
Le fluindione (Previscan) vit certainement ses derniers moments. Dans un point d’information, le 30 novembre, l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) demande que ce principe actif anticoagulant ne soit désormais plus prescrit en initiation de traitement. Son administration peut provoquer un risque immunoallergique rare mais grave avec atteintes rénales, hépatiques, hématologiques et cutanées. Leur apparition est à surveiller chez les patients qui suivent ce traitement depuis moins de six mois. L’ANSM leur demande de ne pas interrompre brutalement leur traitement, mais de consulter leur médecin, qui pourra choisir une alternative anticoagulante : warfarine (Coumadine) ou acénocoumarol (Sintrom, Minisintrom), médicaments pour lesquels ce type d’effets indésirables est moins fréquent. Le risque évoqué pouvant être à l’origine d’avortements, de malformations ou hémorragies, le fluindione est contre-indiqué pendant la grossesse (sauf exceptions).
Ruptures de stock à prévoir pour le valsartan
La mise à disposition du valsartan est rendue plus difficile par de nouveaux rappels de lots (400 lots environ) le 29 novembre par l’ANSM. De telles dispositions avaient déjà été prises en juillet suite à l’ « identification de la présence éventuelle d’une impureté » dans certains lots de valsartan, la NDMA (N-nitrosodiméthylamine). Cette fois, l’impureté détectée est le NDEA (N-nitrosodiéthylamine), qui présente également un risque cancérogène potentiel, non confirmé à ce jour. Ce risque ne justifie pas un arrêt brutal du traitement, celui-ci pouvant occasionner des poussées hypertensives, des décompensations cardiaques ou des accidents neurologiques. Les patients doivent en premier lieu vérifier auprès de leur pharmacie si leur traitement est concerné par ces retraits de lots, comprenant également des associations avec l’hydrochlorothiazide ou l’amlodipine. Si oui, ils doivent consulter sans urgence leur médecin, qui jugera de la mise en place d’une alternative. A ce jour, plus de 60 % des ventes de valsartan en France sont concernées par un rappel de lots, ce qui fait craindre des ruptures de stock pour ce principe actif.
Nouvelles recommandations à venir sur le traitement des dyslipidémies
Les recommandations sur le traitement des principales dyslipidémies édictées par la Haute Autorité de santé (HAS) en mars 2017 ont été abrogées le 22 novembre. En cause : les liens d’intérêts de certains experts chargés de l’élaboration de ces recommandations, mis au jour par l’association Formindep, qui avait porté le dossier en Conseil d’Etat. Ces recommandations abrogées ne sont désormais plus visibles sur le site de la HAS. Il s’agissait d’aborder les facteurs de risque de manière conjointe : modifiables (tabac, obésité, diabète, HTA…) et non modifiables (âge, sexe, hérédité), et de calculer le niveau de risque en fonction d’un outil score. Selon la HAS, il était également question de prescrire l’atorvastatine et la simvastatine de manière préférentielle du fait d’un meilleur rapport coût-efficacité.
Matthieu Vandendriessche, docteur en pharmacie, conseil en gérontologie