« Le mot est dans le regard », chante Jacques Brel dans les Marquises. Des termes approximatifs, réducteurs, et même inappropriés sont souvent utilisés pour évoquer les personnes âgées et leurs problématiques de vie.
C’est ce qui ressort d’un travail qualitatif et quantitatif mené par la toute nouvelle Fondation Korian pour le bien vieillir. Et qui propose donc, à travers un lexique sur son site internet, d’adapter son langage. Tout d’abord, aux termes « personne âgée » ou « du troisième âge », on préfèrera « aîné », plus lissé : on peut être toute sa vie l’aîné d’un autre et lui apporter son expérience. Autant que les mots, ce sont aux expressions qu’il conviendrait de porter son attention. « Prendre soin de » vient se substituer à « prendre en charge », « confiné au lit » est préféré à « grabataire », « a besoin d’aide » à « ne peut plus ».
A travers ces expressions, c’est la continuité de la vie qu’il faut instiller, dans des tournures actives et en ayant recours à des verbes comme « continuer », « maintenir », « conserver ». A travers les mots, il y a la perception et la représentation, et à travers elle, le comportement. Korian indique avoir commencé à introduire ces notions dans ses programmes de formation. Médecins libéraux et pharmaciens d’officine pourraient également s’en inspirer, comme une marque supplémentaire de professionnalisme. Quant à la société dans son ensemble, elle y semble prête. Même si nombreux sont ceux qui se refusent à emprunter un langage préformaté et contrôlé par la bien pensance.