Lancé en pharmacie en 2018, le bilan de médication va débuter par un inventaire de tous les médicaments pris par un patient âgé, dès lors qu’il souscrit à ce suivi. Pour intégrer le dispositif, les patients doivent être âgés de plus de 65 ans et en affection longue durée ou de plus de 75 ans et être polymédiqués (plus de 5 molécules prescrites depuis plus de 6 mois).
Cette nouvelle mission à l’officine a fait l’objet d’un avenant conventionnel signé par l’Assurance maladie et les deux syndicats de pharmaciens USPO et FSPF. Le guide d’accompagnement proposé en annexe de l’avenant a été validé par la Haute Autorité de santé (HAS).
Selon la Société française de pharmacie clinique (SFPC), qui a publié sur son site internet le 6 décembre une fiche mémo sur le bilan de médication, le recueil des informations consiste en premier lieu en une recherche active de tous les médicaments « pris ou à prendre par le patient », y compris en automédication. « Il s’agit d’entreprendre une première étape de conciliation médicamenteuse », considère la SFPC. Par ailleurs, et cette démarche est inédite, le pharmacien va collecter des données cliniques et biologiques par le biais du futur dossier médical partagé (DMP) ou directement auprès du médecin traitant.
En présence du patient, sur rendez-vous, un entretien dit « de recueil » est conduit dans un espace de confidentialité à l’officine, au domicile ou en EHPAD. Le patient doit avoir apporté avec lui des documents complémentaires comme les dernières ordonnances du médecin traitant, celles des spécialistes, un éventuel pilulier, des comptes rendus d’hospitalisation, des résultats d’analyses biologiques et bien-sûr la carte Vitale, afin de consulter le dossier pharmaceutique du patient.
A l’aide d’un questionnaire proposé dans l’annexe à l’avenant conventionnel, le pharmacien évalue la compréhension de son traitement par le patient, son besoin d’informations, les freins à l’observance, la perception de l’efficacité du traitement et de la présence d’effets indésirables. « Les éventuelles modifications de traitements par le prescripteur sont de bons indicateurs de traitements non optimisés en termes d’efficacité ou d’effets indésirables », pointe le guide d’accompagnement annexé à la convention.
Le document est ainsi structuré : relevé des noms et coordonnées des professionnels de santé s’occupant du patient, des données sociodémographiques (sexe, âge, type d’habitation, etc.), des pathologies associées, des traitements et posologies, ainsi que l’indication des traitements prescrits. Enfin, des points en lien avec la gestion du traitement sont précisés : utilisation d’un pilulier, recours à un tiers pour obtenir les médicaments en pharmacie, difficultés de déglutition, packaging des médicaments non adaptés…
Matthieu Vandendriessche, docteur en pharmacie, journaliste