Les bilans de médication pour patients âgés, vivant à domicile ou résidents d’EHPAD, doivent débuter en pharmacie en 2018. Sur la cible des patients concernés et le recueil d’informations sur les traitements prescrits, la Haute Autorité de santé (HAS) a rendu son avis le 4 octobre.
Les objectifs et les contours de ces bilans de médication ont été fixés dans la nouvelle convention pharmaceutique signée en juillet par le syndicat de pharmaciens USPO et l’Assurance maladie. Elle a demandé son avis à la HAS sur ce sujet. Sur la base des recommandations et des éléments de littérature, celle-ci se dit favorable aux supports d’accompagnement élaborés, qui ne sont pas rendus public à ce jour. Au moins se prononce-t-elle déjà sur la cible des patients concernés : âgés de 65 ans et plus en affection longue durée (ALD) ou de 75 ans et plus avec au moins 5 principes actifs prescrits de manière chronique. La HAS préconise d’élargir le suivi aux patients de 75 ans et plus de retour d’hospitalisation dans le mois précédent, ayant déjà subi un effet indésirable grave ou prenant un médicament parmi les classes suivantes : AVK, AOD, AINS, IEC, diurétiques, anticholinergiques et benzodiazépines (à forte dose). Au final, cela revient à intégrer une majorité des patients dans cette catégorie d’âge.
« De plus, indique la HAS, toutes les situations ne pouvant être envisagées, il faudrait aussi tenir compte du jugement clinique du pharmacien et/ou du médecin », dans le cas d’un état de fragilité particulier (insuffisance rénale, hépatique, dénutrition, etc.) ou de la nécessité d’une « aide pour l’autogestion des traitements lorsque le patient en a besoin ». Cette dernière mention laisse entendre la possibilité d’une préparation des doses à administrer pour le patient.
Dans son avis, la HAS précise également comment les pharmaciens d’officine vont recueillir les informations nécessaires au bilan de médication. Il s’agira d’analyser plusieurs sources d’informations : entretien avec les proches (a fortiori dans le cas de patients en déclin cognitif) et/ou avec le médecin traitant, dossier médical, fiche de liaison avec le service de soins à domicile.
Matthieu Vandendriessche, docteur en pharmacie, journaliste