
Cardiologie : trois actualités incontournables
Previscan, valsartan et traitement des dyslipidĂ©mies ont fait l’objet ces derniers jours d’informations Ă©manant des autoritĂ©s de santĂ©. (suite…)

Consultation « grand âge et autonomie » : des propositions décoiffantes !
Avez-vous participĂ© Ă la consultation publique « Comment mieux prendre soin de nos aĂ®nĂ©s ? » lancĂ©e par le ministère des SolidaritĂ©s et de la SantĂ© dĂ©but octobre ? Si oui, c’est parfait ! Si non, vous avez jusqu’au 10 dĂ©cembre pour alimenter la rĂ©flexion sur la future loi sur le grand âge en dĂ©posant en ligne vos propositions et en Ă©valuant celles des autres. Parmi ces contributions, certaines sont audacieuses et souvent frappĂ©es au coin du bon sens.
Plusieurs internautes suggèrent ainsi que les EHPAD concernés se remettent en cause pour devenir des « lieux de vie et d’envies ». Plus agréables et accueillants pour les résidents (qui s’y font encore trop souvent voler leurs effets personnels, dixit un contributeur) et aussi pour les familles, qui viendraient donc les visiter plus volontiers. Côté salariés, les revendications sur le bien-être professionnel ou les conditions de rémunération, autant que le souci de limiter la maltraitance liée aux cadences de travail alimentent les contributions les plus récurrentes. L’une d’elle avance un ratio de 6 résidents par aide-soignant.
L’accent est mis aussi sur l’ouverture des EHPAD Ă la mixitĂ© intergĂ©nĂ©rationnelle. Une partie du service civique pourrait s’y dĂ©rouler. Et si en ville la colocation entre personnes âgĂ©es et jeunes adultes pourrait se dĂ©velopper, pourquoi ne pas installer une crèche au sein ou Ă proximitĂ© d’un EHPAD ? Des Ă©tablissements de petite taille pourraient ĂŞtre installĂ©s dans l’enceinte d’immeubles habitĂ©s, d’autres dans le bâtiment de collèges vouĂ©s Ă la fermeture en milieu rural.
Plusieurs internautes ont les EHPAD à but lucratif dans le collimateur : il faudrait tout simplement les fermer ou, au moins, limiter les revenus boursiers qu’ils engendrent et contrôler de manière inopinée la qualité des services et les conditions de travail. De manière plus générale, il faut mettre en adéquation pension de retraite et coût de la maison de retraite.
Autres idées suggérées : l’incitation au bénévolat des chômeurs de plus de 60 ans au sein des EHPAD par une attribution de points de retraite et l’ouverture d’accueils de nuit dans les établissements pour limiter les gardes de nuit à domicile, très onéreuses. Par ailleurs, il est suggéré que le dossier de suivi médical du résident puisse être accessible par ses proches via le web.
Il faut se préparer à l’entrée en EHPAD, propose un contributeur, en le découvrant en amont, pour un passage en douceur depuis le domicile. Des solutions d’habitats intermédiaires entre son « chez soi » et l’EHPAD devraient pouvoir exister.
Plus globalement, l’entrĂ©e dans le grand âge est un pĂ©riode de vie qu’il faut anticiper par la formation et l’information. « Avant 70 ans, chacun devrait se positionner selon ses envies et ses dĂ©sirs », indique un internaute. Et il ne faudrait pas toujours envisager la vieillesse sous le prisme des problèmes qui lui sont rattachĂ©s. Ceci s’applique aussi aux professionnels encadrants, avec une mention spĂ©ciale pour « le personnel administratif et des services publics qui doit bannir son attitude de mĂ©pris ou d’indiffĂ©rence vis-Ă -vis des personnes âgĂ©es » et pour certains professionnels de santĂ© touchĂ©s par l’âgisme. Des professionnels de santĂ© qui, plus globalement, doivent travailler davantage en coordination les uns avec les autres afin de ne plus ĂŞtre perçus comme « de passage ». Un internaute demande, sans autre prĂ©cision, de stopper la « maltraitance mĂ©dicale ». Un autre estime qu’il faudrait dĂ©velopper le dĂ©placement au domicile des professionnels de santĂ© « ambulants », tels que dentistes ou opticiens.
Concernant la mobilité des personnes âgées, il est suggéré que des agents municipaux les accompagnent chez le coiffeur (proposition certainement la plus décoiffante !) ou même au cimetière. Selon une autre contribution, elles devraient pouvoir se déplacer sans avoir à conduire : « des solutions nouvelles de transport devraient être créées ». Peut-être une option de BlaBlaCar pour passagers âgés ultra-bavards ?
Matthieu Vandendriessche, docteur en pharmacie, consultant en gérontologie

Les critères d’une prescription idéale en gériatrie
Comment le médecin peut-il rendre optimale son ordonnance pour un patient âgé ? Le Pr Muriel Rainfray, gériatre à Bordeaux, a évoqué les éléments qui fondent cette démarche vertueuse lors du Congrès national des pharmaciens, qui se tenait à Strasbourg les 20 et 21 octobre. (suite…)

Bilans de médication pour patients âgés en pharmacie : les médecins vous disent merci !
Que les pharmaciens puissent prescrire sous conditions ou qu’ils soient désormais habiliter à vacciner, cela n’est pas du goût des syndicats de médecins et d’un certain nombre de praticiens eux-mêmes. Pour leur part, les bilans de médication pour patients âgés en pharmacie, lancés au premier trimestre 2018, ne semblent plus soulever de réticences. (suite…)

Réputation, recrutement, recours au médicament : la grosse remise en question des EHPAD
Les acteurs des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) se sont livrés mardi 2 octobre à Paris, à l’occasion du Silver Show, à une réflexion sur leurs difficultés au plan du recrutement de personnel et de leur image de marque. (suite…)

Maladie d’Alzheimer : quel recours aux psychotropes ?
Le déremboursement des médicaments symptomatiques de la maladie d’Alzheimer, depuis le 1er août, ne manquera pas d’entraîner un report des prescriptions vers des traitements psychotropes. Ceux-ci étaient déjà souvent utilisés dans le cadre de cette pathologie. Lors du 1er congrès de la Société francophone de psychogériatrie et de psychiatrie de la personne âgée (SF3PA), qui se tenait les 20 et 21 septembre à Marseille, le Dr Nicolas Hoertel, psychiatre, a exposé les choix thérapeutiques qu’il est amené à réaliser à l’hôpital Corentin Celton d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).
« Nous avons élaboré une proposition d’algorithme pour la prise en charge du patient atteint de troubles neurocognitifs majeurs, qui touchent plus de la moitié des patients de plus de 85 ans », explique-t-il. Cette prise en charge consiste donc d’abord à évaluer l’environnement du patient et la gravité des troubles comportementaux. Puis, en premier lieu, une approche non pharmacologique est mise en œuvre, s’appuyant notamment sur l’accompagnement des aidants, telle que recommandée par la Haute Autorité de santé dans son guide de parcours de soins mis en ligne en mai dernier. Cette approche est difficile à mettre en œuvre, faute de temps disponible et de formation suffisante du personnel soignant.
Lorsqu’il s’agit d’envisager un traitement médicamenteux, il est défini selon le symptôme cible et le choix est fondé sur le rapport bénéfice/risque du médicament, indique le psychiatre.
En premier lieu, ce sont les antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine (ISRS), tels que le citalopram (efficace sur l’agitation et la variabilité de l’humeur), l’escitalopram et la sertraline (malgré une installation lente de l’effet), ainsi que la miansérine qui sont prescrits. Attention aux effets indésirables : hyponatrémie et allongement de l’espace QT. La mélatonine peut être administrée, à raison de 2,5 à 3 mg par jour, dans le cas de troubles du sommeil associés. En première intention médicamenteuse restent prescrits les anticholinestérasiques (donépézil, galantamine, rivastigmine) et la mémantine, dont l’effet est possible au plan cognitif.
Actifs sur l’agressivité et l’agitation, les antipsychotiques atypiques constituent une deuxième ligne thérapeutique : aripiprazole, quétiapine, olanzapine, clozapine, rispéridone (en traitement de courte durée et malgré que la Haute Autorité de santé ait estimé en 2014 que cette molécule n’a plus sa place dans le traitement de l’agressivité du patient Alzheimer)… Leur action est significative sur le patient Alzheimer, indépendamment de l’effet sédatif, indique le Dr Nicolas Hoertel. Attention toutefois aux effets indésirables : infections urinaires, respiratoires et un risque d’accident vasculaire grave triplé en cas de fibrillation auriculaire.
Les antipsychotiques conventionnels, tel que l’halopéridol, n’ont pas d’action prouvée.
En troisième intention, le recours à la carbamazépine (malgré de nombreuses interactions médicamenteuses potentielles et un risque de toxicité hématologique), à la lamotrigine (efficacité potentielle) et à l’électroconvulsivothérapie (ECT) est envisagé. L’ECT, qui consiste à provoquer une crise convulsive par électrostimulation, est indiquée dans les épisodes dépressifs caractérisés, présents en association à la maladie, de forte intensité et résistants aux traitements médicamenteux. En dépit d’effets indésirables (confusion, céphalées, myalgies diffuses, bradycardie…), l’ECT est considérée comme généralement bien tolérée (pas de persistance des effets indésirables) et très efficace dans son indication (jusqu’à 4 fois plus que les traitements médicamenteux).
Enfin, la gabapentine ou le lithium en add-on sont administrés aux patients pour lesquels les traitements précédents ne seraient pas parvenus à venir à bout des troubles constatés.
Par ailleurs, les benzodiazépines sont souvent prescrites, uniquement à très court terme et en cas d’anxiété majeure : oxazépam, diazépam, lorazépam, alprazolam. Ces médicaments peuvent entraîner une majoration paradoxale de l’agitation.
Matthieu Vandendriessche, docteur en pharmacie

Structures Alzheimer : les disparités territoriales persistent malgré leur développement
Une idĂ©e reçue est Ă nouveau battue en brèche par l’enquĂŞte nationale de la fondation MĂ©dĂ©ric Alzheimer auprès de 15 300 structures pour patients atteints par cette pathologie. Après un prĂ©cĂ©dent en 2013, l’enquĂŞte, prĂ©sentĂ©e fin aoĂ»t, rappelle l’opposition en 2017 entre les dĂ©partements ruraux, globalement bien Ă©quipĂ©s et les dĂ©partements plus urbanisĂ©s, en moyenne moins bien dotĂ©s en Ă©tablissements et services destinĂ©s Ă ces patients.
Ainsi, la couronne parisienne et les grandes métropoles du Sud de l’Hexagone restent sous équipés par rapport à la moyenne nationale, en dépit d’une augmentation de 15 % des capacités d’accueil spécifiques dédiés aux patients Alzheimer et notamment les accueils de jour. Ce sous-équipement caractérise également le pourtour méditerranéen, qui comprend pourtant une forte proportion de population âgée de 75 ans et plus. Pour cette zone, la déficience concerne davantage les structures de diagnostic et d’hébergement, en dépit d’une hausse de 10 % du taux d’équipement global entre 2013 et 2017.
Plus proche de la moyenne nationale se trouvent les départements du Nord du pays (dans une large zone comprenant les villes de Rouen, Rennes, Lille, Nantes, Dijon, Orléans et Strasbourg), caractérisés par la jeunesse de leur population et leur densité de population supérieure à la moyenne. Ici aussi, le taux d’équipement a progressé de 15 % en quatre ans.
Et bien au-dessus de la moyenne nationale, le taux d’équipement de la zone majoritairement rurale du quart Sud-ouest de la France (42 départements) a progressé de 20 % pour ce qui concerne les accueils de jour et l’hébergement spécifique. Les structures de diagnostic et d’hébergement médicalisé ne progressent pas en nombre dans ce vaste territoire à tendance rurale.
Sans surprise, la ville de Paris présente un profil particulier marqué par un sous-équipement en termes de structures d’hébergement et un taux plus élevé que la moyenne nationale concernant les lieux de diagnostic et d’accueil de jour.
Dans sa lettre L’Observatoire d’août 2018, la fondation Médéric Alzheimer estime que « l’augmentation des moyens alloués, dont le déploiement est largement conditionné par le cadre décentralisé d’exercice des compétences en matière d’action sociale en direction des personnes âgées n’a pas contribué à une harmonisation des situations entre les départements ». Au terme de son analyse, la fondation reconnaît par ailleurs une difficulté à relier profils sociodémographiques des zones étudiées et leur niveau d’équipement.
Matthieu Vandendriessche, docteur en pharmacie
Compte tenu de leurs spécificités les régions ultramarines n’ont pas été incluses dans cette analyse.

MĂ©dicaments dans l’Alzheimer : bataille rangĂ©e Ă l’heure du dĂ©remboursement
Ebixa, Reminyl, Exelon et Aricept : ces traitements symptomatiques de la maladie d’Alzheimer ne seront plus pris en charge à partir du 1er août. Ainsi en a décidé, après plusieurs années de tergiversations, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, en se fondant sur un avis rendu en octobre 2016 par la Haute Autorité de santé (dont elle fût la présidente de mars 2016 à mai 2017). Celle-ci a en effet pointé à deux reprises le service médical rendu insuffisant de ces médicaments.
Sur France 3, mercredi 30 mai, la ministre justifie cette décision : « Il faut arrêter d’utiliser des produits potentiellement néfastes. Nous déremboursons ces médicaments pour que les gens ne les utilisent plus », appuie-t-elle. Mais tout en laissant le temps aux laboratoires qui commercialisent ces médicaments qualifiés par la ministre d’inutiles et dangereux de faire le deuil de cette partie de leur chiffre d’affaires, au moins en France, rare pays européen qui ne les prend plus en charge.
Désarroi et colère dans une tribune
Dans son argumentaire au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI du 17 juin, Agnès Buzyn rĂ©active la division entre mĂ©decins spĂ©cialistes en gĂ©riatrie, neurologie, psychiatrie, seuls habilitĂ©s Ă prescrire l’initiation de ces mĂ©dicaments et les mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes, qui ne peuvent que renouveler le traitement de manière intermĂ©diaire et par lĂ mĂŞme Ă©valuer sa tolĂ©rance par les patients. Signant une tribune dans le quotidien Le Figaro du 17 juin, les spĂ©cialistes appelent au maintien de la prise en charge. Près de 200 mĂ©decins spĂ©cialistes et 7 associations de patients ont ainsi exprimĂ© « leur dĂ©sarroi et leur colère » face Ă la situation. Et avancĂ© trois arguments : oui ces mĂ©dicaments ont une efficacitĂ© limitĂ©e mais elle est significative sur la qualitĂ© de vie et les troubles du comportement (agressivitĂ©, apathie, etc.) dans le cadre d’un plan de soins global personnalisĂ©, non ces mĂ©dicaments ne prĂ©sentent pas de dangerositĂ© avĂ©rĂ©e et non on ne peut actuellement pas les remplacer par d’autres traitements. En face, les mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes, dont certains syndicats se sont immĂ©diatement fĂ©licitĂ©s de la dĂ©cision ministĂ©rielle; contestent parfois la prescription des spĂ©cialistes, directement auprès des patients.
Une prescription d’espĂ©rance ?
Au sein de la communautĂ© des soignants, le diffĂ©rent se place ainsi sur le rapport entre le bĂ©nĂ©fice et les risques encourus Ă l’administration de ces mĂ©dicaments. Le syndicat MG-France rappelle en avril 2017 les effets indĂ©sirables digestifs et neuropsychiatriques, Ă l’origine de complications graves telles que syncope, chutes, rĂ©actions cutanĂ©es sĂ©vères. Le 1er juin dernier, dans un communiquĂ© de presse commun, les sociĂ©tĂ©s savantes, dont la sociĂ©tĂ© française de gĂ©riatrie et de gĂ©rontologie (SFGG), estiment que ces mĂ©dicaments sont correctement prescrits. Pour preuve, il n’y a signalement particulier de pharmacovigilance Ă leur sujet. Autre point de vue, celui de l’association de patients France Alzheimer. Le 28 mai, dans un communiquĂ©, elle dĂ©clare notamment que ces mĂ©dicaments ne sont « jamais prescrits Ă titre compassionnel ou pour Ă©viter le dĂ©sespoir des patients ». Autrement dit, les mĂ©decins n’ont jamais eu la main lourde sur l’ordonnance dans le seul but de donner un peu d’espĂ©rance aux patients et leurs aidants.
Les aidants veulent payer
Que vont donc faire ces derniers ? Largement relayĂ©e par les mĂ©dias, la nouvelle du dĂ©remboursement n’a pas Ă©chappĂ© aux aidants et le sujet est naturellement abordĂ© en consultation. Pour le mĂ©decin, c’est l’occasion de rĂ©itĂ©rer le message sur des mĂ©dicaments Ă l’effet positif mais modeste*. La mesure a le mĂ©rite d’interroger Ă nouveau le mĂ©decin sur la lĂ©gitimitĂ© de ce traitement et d’inclure plus encore le patient ou son aidant dans ce choix thĂ©rapeutique. Puisque c’est lui qui dĂ©sormais le payera. D’après les retours de mĂ©decins menant des consultations mĂ©moire, les aidants, qui auraient constatĂ© une amĂ©lioration des symptĂ´mes, mais sans pouvoir l’attribuer directement aux mĂ©dicaments, ne voudront pas, en majoritĂ©, faire l’impasse financière sur ce traitement.
Inacceptable d’imaginer que pour Ă©conomiser quelques dizaines d’euros par mois, on aura peut-ĂŞtre prĂ©cipitĂ© son proche vers une accentuation des troubles du comportement. Car ce sont les risques de cette dĂ©cision de la ministre de la SantĂ© : le recul des traitements chez les patients rĂ©pondants (30 % le sont pour ce traitement ainsi prescrit de manière probabiliste), un moindre recours Ă la consultation mĂ©moire si des mĂ©dicaments ne sont pas prescrits et un basculement vers d’autres mĂ©dicaments, qui sont remboursables, notamment des antidĂ©presseurs. Cette dĂ©pense peut ĂŞtre couverte par l’allocation personnalisĂ©e d’autonomie (APA) versĂ©e au bĂ©nĂ©fice des patients et dont le montant dĂ©pend de la graduation de la dĂ©pendance. Mais 45 % du coĂ»t de la maladie reste aujourd’hui Ă la charge du patient et de ses proches, rappelle le Pr JoĂ«l Belmin, lors d’une journĂ©e d’actualitĂ© en gĂ©riatrie organisĂ©e le 27 juin Ă l’hĂ´pital universitaire de la PitiĂ©-SalpĂŞtrière.
Chef du pĂ´le de gĂ©riatrie Ă l’hĂ´pital Charles-Foix (Ivry-sur-Seine), ce mĂ©decin rappelle Ă ses confrères le niveau de preuves Ă©tablies documentĂ©es par la littĂ©rature scientifique qui montre un dĂ©clin cognitif et de l’autonomie moindre qu’avec un placebo, de mĂŞme qu’un fonctionnement dans la vie quotidienne meilleur qu’avec un placebo (Ă©valuation par le mĂ©decin, par l’aidant) suite Ă un traitement par anticholinestĂ©rasiques ou mĂ©mantine, de mĂŞme qu’un dĂ©clin plus marquĂ© Ă l’arrĂŞt qu’Ă la poursuite du traitement par anticholinestĂ©rasiques.
Des prix supérieurs de 25 % environ
Du cĂ´tĂ© des laboratoires, les stratĂ©gies de prix sont dĂ©finies ou en train de l’être, Ă près d’un mois de la fin de prise en charge. Pour Reminyl, Jansen-Cilag avait annoncĂ© l’arrĂŞt de commercialisation en comprimĂ©s et gĂ©lules Ă libĂ©ration prolongĂ©e Ă partir de novembre. Seule la forme de gouttes buvables, pour laquelle il n’existe pas d’Ă©quivalent gĂ©nĂ©rique, sera maintenue. Son prix fabricant (avant marge et honoraires du pharmacien, hors TVA) sera alignĂ© sur celui du gĂ©nĂ©rique. A ce jour, le gĂ©nĂ©rique est un tiers moins cher que le princeps. De son cĂ´tĂ©, Lundbeck indique qu’Ebixa restera au mĂŞme prix fabricant, soit 27,44 euros pour les deux prĂ©sentations 10mg/56 comprimĂ©s et 20mg/28 comprimĂ©s. Cela ferait un nouveau prix pour ces deux prĂ©sentations de 46,5 euros environ (comprenant marge du pharmacien et TVA de 10 %, au lieu de 2,1 % aujourd’hui). Le prix actuel Ă©tant de 34,5 euros, la hausse du prix serait donc de 25 % environ. Pour la solution buvable, le prix sera environ de 77 euros, au lieu de 57 euros actuellement. Du cĂ´tĂ© de Novartis et Eisai, les spĂ©cialitĂ©s, respectivement Exelon et Aricept, resteront commercialisĂ©es, mais ces laboratoires n’ont pas encore annoncĂ© leurs politiques de prix. Les patients et aidants auront Ă©galement la possibilitĂ© de se tourner vers les gĂ©nĂ©riques de ces mĂ©dicaments. On peut supposer enfin qu’il ne devrait pas y avoir de diffĂ©rences de prix significatives entre officines sur ces mĂ©dicaments de traitement chronique, contrairement aux antipaludĂ©ens ou mĂ©dicaments de la dysfonction Ă©rectile (traitements courts) et bien-sĂ»r aux mĂ©dicaments conseils qui sont achetĂ©s aux laboratoires Ă prix nĂ©gociĂ©s du fait d’importants volumes.
Matthieu Vandendriessche, docteur en pharmacie, journaliste
*Pour rappel, le gain est en effet de 0,3 à 1,5 sur l’échelle MMSE dans une utilisation dans les formes légères à modérément sévères (MMSE de 10 à 26 ou score CDR entre 1 et 2).