Le travail des médecins généralistes en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) leur prend beaucoup de temps et présente quelques contraintes.
C’est ce qui ressort d’une enquête menée par l’URPS-Médecins libéraux des Pays de la Loire auprès de 3219 généralistes de cette région. Elle a obtenu 970 réponses exploitables au cours de la durée d’investigation, entre mai et juillet 2013. Parmi les répondants, 90 % intervenaient en EHPAD. Moins de 10 % d’entre eux exerçaient comme médecin coordonnateur au sein d’un établissement. En moyenne, un médecin intervient auprès de 17 patients dans 3 EHPAD différents.
Les médecins déclarent avoir passé 26 minutes en moyenne au sein du dernier établissement où ils sont intervenus. Et toujours en moyenne, le temps uniquement consacré à la consultation était de 14 minutes, soit près de la moitié du temps de présence total.
Concernant le travail en équipe au sein des EHPAD, le constat s’avère décevant. Le tiers des médecins notent que des réunions interprofessionnelles sont organisées dans le dernier établissement où ils sont intervenus. Et à peine plus de la moitié y participent. Le cas échéant, 70 % des généralistes ont déjà rencontré le médecin coordonnateur de l’EHPAD. Mais la moitié ne connaît pas précisément quelles sont ses missions.
Côté médicaments, le quart des médecins intervenant en EHPAD déclarent être incités par les établissements à prescrire pour une certaine durée, par exemple trois mois. Le tiers d’entre eux jugent cette incitation contraignante. Les généralistes indiquent, dans 39 % des cas, qu’une liste préférentielle de médicaments est établie par l’établissement. Les trois quarts d’entre eux admettent n’avoir jamais participé à son élaboration, alors que 11 % disent l’avoir fait parfois. La moitié des médecins ont déjà rencontré des difficultés du fait de cette liste.
A noter que les trois quarts des répondants déclarent ne pas avoir signé de contrat d’intervention avec l’EHPAD, ce qui est pourtant obligatoire depuis janvier 2011. Par ailleurs, 60 % des généralistes intervenants en EHPAD se déclarent satisfaits du paiement à l’acte pour cette activité, tout mode de tarification confondu.
Au final, la majorité (58 %) des médecins estiment que leurs conditions d’intervention en EHPAD sont bonnes. Elles sont jugées passables pour 21 % d’entre eux et mauvaises pour 5 %.
A l’avenir, les médecins souhaiteraient avant tout que leur intervention soit mieux anticipée (préparation du patient), que soit mise en place un dossier médical informatique sans double saisie (EHPAD et cabinet) et, dans une moindre mesure, qu’une salle de consultation soit mise à leur disposition dans l’établissement.