
Touchant près de 1 % de la population, la goutte n’est pas seulement une maladie articulaire. Le patient hyperuricémique avec dépôts d’urate présente par ailleurs des comorbidités importantes, confirme l’étude observationnelle Adagio menée par le laboratoire Menarini auprès de 630 médecins généralistes et 1441 patients sous traitement de fond de la goutte depuis au moins 3 mois. Cette étude a été présentée lors d’une conférence de presse le 9 février 2016.
Le patient type est un homme âgé de 64 ans (+/-11,4 ans). Il est en surcharge pondérale (85 %), hypertendu (70 %) et dyslipidémique (62 %) Ce patient type peut présenter un diabète de type 2 (23,5 %), être fumeur (22 %) et insuffisant rénal (10,5 %). Dans 17 % des cas, il peut souffrir conjointement d’une HTA, d’un diabète de type 2 et d’une dyslipidémie. Au final, près d’un patient sur deux (43,6 %) souffre d’au moins une comorbidité selon Charlson.
Il est à noter que ce patient type prend 4,9 comprimés par jour (+/-3,5).
Dans 15,5 % des cas, il peut présenter plus de deux crises articulaires chaque année. Et fait préoccupant, dans 58 % des cas ce patient présente une uricémie supérieure à 60 mg/L, soit au-dessus de l’objectif thérapeutique. L’uricémie ne fait d’ailleurs pas l’objet d’un contrôle dans 19 % des cas.
Le mésusage et l’inobservance seraient en cause dans ce mauvais résultat, même si 80 % des patients suivis affirment se conformer à leur prescription. Les principaux facteurs d’observance dans le cas des patients hyperuricémiques avec dépôts d’urate sont : être âgé de plus de 70 ans, contrôler régulièrement son uricémie, comprendre et bien tolérer son traitement antigoutte, prendre un faible nombre de comprimés chaque jour.