« Les médicaments de la maladie d’Alzheimer présentent un intérêt médical insuffisant pour justifier leur prise en charge par la solidarité nationale », indique vendredi 21 octobre sur son site internet la Haute Autorité de santé (HAS). Plus encore, cette dernière considère que ces médicaments n’ont plus leur place dans la stratégie thérapeutique de la maladie.
A l’origine de cet avis, la réévaluation en 2016 des quatre médicaments de la maladie d’Alzheimer. Ebixa, Aricept, Exelon et Reminyl présentent une efficacité au mieux modeste et sont associés à un risque d’effets indésirables graves, tels que troubles digestifs, cardiovasculaires ou neuropsychiatriques, tranche la HAS. La précédente évaluation avait conclu en 2011 à un service médical rendu faible. A l’époque, des mesures de bon usage associées étaient élaborées pour réduire le risque de ces effets indésirables. Une réévaluation attentive de la prescription à six mois et la nécessité d’une concertation pluridisciplinaire au-delà de un an de traitement avaient été recommandées.
« Il n’est pas possible de vérifier si les conditions d’utilisation des médicaments ont été mises en œuvre », admet la HAS. En parallèle, le risque de survenue d’effets indésirables potentiellement graves est confirmé.
Faute de traitement, les soignants doivent s’orienter vers une prise en charge non médicamenteuse, avec notamment un suivi psychique et psychiatrique, une prise en charge orthophonique, une stimulation cognitive et également de l’exercice physique.
Immédiatement, le syndicat de médecins généralistes MG-France a demandé dans un communiqué que les économies réalisées par l’arrêt de prescription des médicaments de la maladie d’Alzheimer, soit 130 millions d’euros par an, soient affectés au financement des soins primaires.