
Cela n’a rien d’étonnant, la fin de vie est source d’angoisses pour nos concitoyens. Plus intéressant : le détail de ce qui ferait peur aux Français dans les derniers moments de l’existence.
Cela n’a rien d’étonnant, la fin de vie est source d’angoisses pour nos concitoyens. Plus intéressant : le détail de ce qui ferait peur aux Français dans les derniers moments de l’existence. Selon une vaste enquête sur le sujet* menée par l’institut Ifop pour la fondation Adrea et dévoilée mardi 22 novembre, c’est d’abord perdre la tête qui inquiète le plus (pour 55 % des répondants), en lien avec l’entrée dans la dépendance (53 % des répondants). Cela n’exclut pas la maladie et la souffrance physique, qui constituent un second groupe de réponses avec respectivement 43 % et 46 % des adhésions. Dans un troisième bloc, le manque de ressources (36 % des réponses) côtoie la solitude (34 %) et la souffrance morale (33 %) souvent associée à cette dernière.
Il est d’abord intéressant de constater que c’est la perte de lucidité, de la conscience de soi et des autres, qui effrayent davantage qu’une solitude ou une souffrance physique dont on aurait pleinement conscience et qui sembleraient alors plus supportables en comparaison avec la déchéance mentale et physique.
Parmi les répondants, 7 % redoutent l’ensemble des situations présentées. Et ceux qui ont coché toutes les cases sont davantage les jeunes de 18 à 34 ans (10 %), que des seniors de 65 à 74 ans (4 %) ou de plus de 75 ans (7 %). Comme si l’éloignement avec cette période délicate de la vie en rendant le spectre encore plus insupportable…
La fin de vie et ses affres font davantage peur aux professions intermédiaires (catégorie située entre les cadres et les agents d’exécution), soit 11 % des répondants, et aux ouvriers (10 % des répondants), peut-être dans la perspective de devoir supporter les charges financières qui pourraient leur incomber au cours des dernières années de l’existence. Les travailleurs indépendants et les CSP + sont moins nombreux (2 % et 6 %) à se montrer anxieux sur l’ensemble des points énoncés.
Certainement du fait des messages portés par leur religion, les répondants se disant catholiques sont 6 % à redouter l’ensemble des facteurs d’anxiété, tandis que les « sans religion » le sont à hauteur de 10 %.
Par ailleurs, est-ce l’effet d’une anxiété plus générale, les sympathisants du Front national sont 11 % à redouter l’ensemble des facteurs énoncés, contre 4 % pour les sympathisants du Front de gauche ou du Parti socialiste.
*Enquête menée auprès d’un échantillon de 1002 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus.