« Bien vieillir en France en s’inspirant du Japon ». C’est le thème de l’étude sur la dépendance des seniors rendue publique le 30 mai par les laboratoires japonais présents en France (LAJAPF). Créée en 2010, cette association regroupant huit entreprises pharmaceutiques japonaises installées dans l’Hexagone a formulé plusieurs propositions pour améliorer la qualité de vie des seniors et personnes dépendantes et pour soutenir le financement de l’autonomie en France.
Pourquoi ? Parce que le Japon pourrait être un modèle pour notre pays, considérant que selon l’ONU, la structure démographique française s’apparentera d’ici à 2025-2030 à celle que le Japon a connue en 2010. En 2015, le quart de la population française avait plus de 60 ans. C’était le cas du tiers des Japonais.
Ainsi, parmi les propositions, deux pourraient être importées sur notre territoire, même si elles peuvent être jugées audacieuses !
La première consisterait à créer un organisme consacrée à la participation sociétale des seniors : « les pôles-silver-activités ». Ceci afin que les plus de 60 ans exercent une activité rémunérée adaptée pour subvenir à leurs besoins complémentaires mais surtout lutter contre le déclin cognitif et l’isolement. Au Japon, en 2015, le taux d’emploi des 55-64 ans est de 69 % versus 45 % en France. Au pays du Soleil Levant, plus de 1 600 centres, placées sous la coupe des municipalités, prennent en charge près de 800 000 personnes, qui travaillent 10 heures par mois maximum pour un salaire pouvant aller jusqu’à l’équivalent de 450 euros par mois. En France, il ne s’agirait pas de faire reculer l’âge de la retraite, mais de proposer, avec l’appui de Pôle Emploi et des collectivités locales des activités rémunérées de jardinage, des tâches administratives…
Autre proposition avancée par LAJAPF, la mise en place d’une assurance dépendance autonomie, telle qu’elle existe au Japon, de manière obligatoire, sous la forme d’une cotisation mensuelle indexée sur le revenu dès l’âge de 40 ans. Les subventions publiques viennent également alimenter cette assurance qui finance un panier de soins en fonction du niveau de dépendance des japonais. Ce panier comprend des soins à domicile, un accueil de jour ou encore l’intervention d’une aide-ménagère. En France, cette caisse nationale d’autonomie dépendance couvrirait les restes à charge pour les usagers et les aidants, soit actuellement le tiers du coût total de la prise en charge d’une personne dépendante.